Savoir se taire
Citation de Charlène le janvier 13, 2025, 9:32 pmPapier journal enflammé qui s’envole. Goût de papier mâché dans la bouche. Je déglutis l’histoire réinventée par les vainqueurs. Elle est censée porter mon héritage et avoir canalisé ma destinée. Je ne m’y sens pas connectée, plutôt limitée. Est-ce que ce conte je peux le réinventer ?
Multiples sont les formes de contrôle. Le mythe commun est trop fédérateur pour être ignoré. Mais est-ce le bon message qui est porté ? Plutôt que nous construire, n’est-il pas un récit à déconstruire ? Je me sens humaine avant tout, part infime et insignifiante de l’univers. La vie pour expérimenter et ces multiples saveurs à goûter. Pourquoi cherche-t-on à me la définir et à me la dévoiler ?
Le grand secret me serait ainsi déjà livré et me ferait perdre la quête de sens dans laquelle je me sens englobée. Porter des étiquettes, pour mieux rentrer dans des cases. Écouter des flux de mots qui abreuvent et étouffent l’information. Quantité n’est pas mère de vérité.
Les mots qu’on entend, les images qu’on voit comme des flashs.
La bipolarisation du monde, en noir ou en blanc, qu’on encaisse en silence. On n’est pas obligé d’y prendre part.Apprendre à sentir, apprendre à écouter, apprendre à s’affranchir.
Fuir l’esclavage moderne ;
La glorification du travail,
De la carrière,
De la famille.Fuir les réseaux qui font mal.
On est pas obligé de regarder les news
Pour avoir une opinion.
On est pas obligé de croire qu’il n’y en a qu’une seule de bonne.Tu veux connaître un secret ? Celui qui guide mon âme depuis quelques années. Voici le commandement que j’ai décidé de suivre.
Essayer de ne pas exprimer — quand mes yeux viendront se fermer — le même regret que la plupart des personnes en fin de vie.
Avoir eu le courage de vivre la vie qu’on voulait et pas celle que les autres attendaient pour nous.
Et du courage il en faut, pour tous les jours, quand on côtoie une machine à broyer les émotions, une machine qui pense à ta place, qui dicte tes désirs. Qui sait ce que tu manges, ce que tu votes et quand tu baises grâce au micro de ton smartphone. Une machine qui crée ton malheur en générant des envies que tu n’aurais pas si on ne t’en avait jamais parlé et qui va jusqu’à te faire perdre le sens de ta vie.
Le pire de la société, en résumé. Mais on peut aussi choisir le meilleur, même s’il est bien caché.Écrire est politique
Parler est politique
Créer est politique.
Interpréter fait polémique.Nos vies sont instrumentalisées.
Mais on est pas obligés d’écouter cette musique.Le silence pour construire sa pensée.
La nature à contempler et à observer.
Elle était là bien avant nous
Et peut nous apprendre l’humilité.Si on doit faire un monologue,
Alors faire en sorte qu’il soit intérieur
Et ne pas restreindre la palette des couleurs.Établir un dialogue :
C’est hors du secret de ta connexion.
Et en laissant ton smartphone à l’abandon.C’est le courage moderne.
S’exprimer en dehors de son écran,
En dehors des opinions prémachées, binarisées
En dehors des carcans.
On est pas obligé d’avoir un avis sur tous les sujets
On peut le construire sans crier, sans s’essouffler.On peut observer et se taire
Sans être indifférent
Et d’autres fois se soulever
Le poing levé.Je célèbre cette fuite de la haine, du tout instantané.
Cette vénération du silence qui laisse de la place.
Au partage des idées qui n’ont de la valeur qu’en se confrontant
Au feu du regard de l’autre.
Feu ami, feu ennemi, mais expérience de vie.Vécue ou partagée c’est elles qui
Contiennent tous les secrets de l’humanité.
C’est en les multipliant qu’on peut se forger.
Au lieu de fantasmer une vérité absolue que seul on ne peut pas maitriser.Où trouver la bonne source
Celle qui éteint l’incendie et ses ravages.Parfois dans les médias,
Parfois pas.
« Leur narration n’est pas solide. »Je ne dis rien mais j’absorbe tout.
Les événements pavent mon être intérieur
Modifient de manière dynamique
Le kaléidoscope de mon âme.Ça infuse, ça mouronne,
Mais je me tais,
Quand je ne me sens pas légitime pour parler.
L’un sans dit brûle.
Parfois ce silence me consume
Mais il n’est rien à côté de la peine causée par un discours mal équilibré.
Mal calibré, mal préparé.As-tu déjà pensé à la portée de tes mots ? Ceux que tu as bien trop vite prononcés, ceux sur lesquels tu t’es trompé. Qu’est-ce que ça aurait changé de les dire ou de les taire ? Parfois il vaut mieux les absorber. Ils pourrissent en toi mais constituent un terreau fertile au lieu de sortir de façon futile. Ils prennent le temps d’infuser avant de s’exposer. Parfois il vaut mieux les dire, parfois il vaut mieux les taire. Le secret c’est d’apprendre quand savoir le faire.
Papier journal enflammé qui s’envole. Goût de papier mâché dans la bouche. Je déglutis l’histoire réinventée par les vainqueurs. Elle est censée porter mon héritage et avoir canalisé ma destinée. Je ne m’y sens pas connectée, plutôt limitée. Est-ce que ce conte je peux le réinventer ?
Multiples sont les formes de contrôle. Le mythe commun est trop fédérateur pour être ignoré. Mais est-ce le bon message qui est porté ? Plutôt que nous construire, n’est-il pas un récit à déconstruire ? Je me sens humaine avant tout, part infime et insignifiante de l’univers. La vie pour expérimenter et ces multiples saveurs à goûter. Pourquoi cherche-t-on à me la définir et à me la dévoiler ?
Le grand secret me serait ainsi déjà livré et me ferait perdre la quête de sens dans laquelle je me sens englobée. Porter des étiquettes, pour mieux rentrer dans des cases. Écouter des flux de mots qui abreuvent et étouffent l’information. Quantité n’est pas mère de vérité.
Les mots qu’on entend, les images qu’on voit comme des flashs.
La bipolarisation du monde, en noir ou en blanc, qu’on encaisse en silence. On n’est pas obligé d’y prendre part.
Apprendre à sentir, apprendre à écouter, apprendre à s’affranchir.
Fuir l’esclavage moderne ;
La glorification du travail,
De la carrière,
De la famille.
Fuir les réseaux qui font mal.
On est pas obligé de regarder les news
Pour avoir une opinion.
On est pas obligé de croire qu’il n’y en a qu’une seule de bonne.
Tu veux connaître un secret ? Celui qui guide mon âme depuis quelques années. Voici le commandement que j’ai décidé de suivre.
Essayer de ne pas exprimer — quand mes yeux viendront se fermer — le même regret que la plupart des personnes en fin de vie.
Avoir eu le courage de vivre la vie qu’on voulait et pas celle que les autres attendaient pour nous.
Et du courage il en faut, pour tous les jours, quand on côtoie une machine à broyer les émotions, une machine qui pense à ta place, qui dicte tes désirs. Qui sait ce que tu manges, ce que tu votes et quand tu baises grâce au micro de ton smartphone. Une machine qui crée ton malheur en générant des envies que tu n’aurais pas si on ne t’en avait jamais parlé et qui va jusqu’à te faire perdre le sens de ta vie.
Le pire de la société, en résumé. Mais on peut aussi choisir le meilleur, même s’il est bien caché.
Écrire est politique
Parler est politique
Créer est politique.
Interpréter fait polémique.
Nos vies sont instrumentalisées.
Mais on est pas obligés d’écouter cette musique.
Le silence pour construire sa pensée.
La nature à contempler et à observer.
Elle était là bien avant nous
Et peut nous apprendre l’humilité.
Si on doit faire un monologue,
Alors faire en sorte qu’il soit intérieur
Et ne pas restreindre la palette des couleurs.
Établir un dialogue :
C’est hors du secret de ta connexion.
Et en laissant ton smartphone à l’abandon.
C’est le courage moderne.
S’exprimer en dehors de son écran,
En dehors des opinions prémachées, binarisées
En dehors des carcans.
On est pas obligé d’avoir un avis sur tous les sujets
On peut le construire sans crier, sans s’essouffler.
On peut observer et se taire
Sans être indifférent
Et d’autres fois se soulever
Le poing levé.
Je célèbre cette fuite de la haine, du tout instantané.
Cette vénération du silence qui laisse de la place.
Au partage des idées qui n’ont de la valeur qu’en se confrontant
Au feu du regard de l’autre.
Feu ami, feu ennemi, mais expérience de vie.
Vécue ou partagée c’est elles qui
Contiennent tous les secrets de l’humanité.
C’est en les multipliant qu’on peut se forger.
Au lieu de fantasmer une vérité absolue que seul on ne peut pas maitriser.
Où trouver la bonne source
Celle qui éteint l’incendie et ses ravages.
Parfois dans les médias,
Parfois pas.
« Leur narration n’est pas solide. »
Je ne dis rien mais j’absorbe tout.
Les événements pavent mon être intérieur
Modifient de manière dynamique
Le kaléidoscope de mon âme.
Ça infuse, ça mouronne,
Mais je me tais,
Quand je ne me sens pas légitime pour parler.
L’un sans dit brûle.
Parfois ce silence me consume
Mais il n’est rien à côté de la peine causée par un discours mal équilibré.
Mal calibré, mal préparé.
As-tu déjà pensé à la portée de tes mots ? Ceux que tu as bien trop vite prononcés, ceux sur lesquels tu t’es trompé. Qu’est-ce que ça aurait changé de les dire ou de les taire ? Parfois il vaut mieux les absorber. Ils pourrissent en toi mais constituent un terreau fertile au lieu de sortir de façon futile. Ils prennent le temps d’infuser avant de s’exposer. Parfois il vaut mieux les dire, parfois il vaut mieux les taire. Le secret c’est d’apprendre quand savoir le faire.