Citation de Charlène le février 18, 2025, 11:20 pm

Ton combat est juste. Tu reprends le flambeau, tu allumes des torches. Tu es garante de ma confiance en ce feu éternel qui m'habite. Mais il arrive toujours un moment où tu veux briller plus fort que le ciel. Laisse-moi te dire qu’à force de faire feu de tout bois, tu épuises ta flamme. Elle passe par toutes les couleurs au contact des milieux que tu côtoies. Vert oxygène, rouge souffre, violet excitation. Mais toi, de quelle couleur es-tu vraiment ? As-tu pris le temps de te regarder ? Tu n’as rien perdu de la légèreté de l’enfance, mais ton regard a la sagesse du monde qui éclate. 

Ta force c’est ton innocence. Frêle petite guerrière qui flotte dans des vêtements trop grands pour toi. Cesse de vouloir paraître si tu veux apprendre à être. Tu protèges cette part d’enfance en moi afin qu’elle ne meure jamais. Quelle histoire te racontes-tu pour mener tes combats ? Tu te bats pour tout et pour rien, mais tu ne me parles pas beaucoup. On ne prend pas le temps de s’écouter. Et pourtant il y a de la place pour toi dans le jardin des idées. Mon élan de vie est prêt à t’accueillir dans la sérénité. Prends le temps de planter, de plonger tes mains dans la terre et de quitter un instant le firmament. Viens prendre ce moment avec moi. Accepte que le combat ne dure qu’un temps et que la vie t’attend. 

La lumière devrait circuler de toi à moi avant tout, pourquoi t’épuises-tu à briller pour les autres là, dehors ? Ils ne te voient pas toujours, alors que moi je t’ai fait de la place là-bas sur ce banc. Écarte-toi de cette image de guide que tu te donnes, alors que tu es haute comme trois pommes. Ça n’est pas ta responsabilité. L’instinct de survie masqué saura nous rattraper. Tu sais bien que moi, je veux donner sans attendre en retour, je veux prendre des risques sans me cacher. 

Les étoiles ne nous rendront pas les cadeaux qu’on leur fait, mais on reçoit en échange la promesse d’autres mondes. Pour cela, il faut observer, apprendre leur nom et entendre le message qu’elles veulent nous transmettre. Apprends, apprends avec moi et baisse les armes. Tu fonces, tu fonces toujours trop vite, tu ne veux pas laisser passer la moindre occasion de peur que je la perde. Mais c’est ta flamme que je perds dans la nuit quand tu tentes de m’entraîner derrière toi. Souvent toi, comme moi, on a juste besoin de repos. Laisse filer les comètes de passage, elles reviendront une prochaine fois. Peut-être que nous ne serons plus de ce monde, mais peut-être qu’on prendra le temps d’apprendre le ciel étoilé, ensemble, au lieu d’essayer de les attraper. 

Regarde avec moi le ciel étoilé depuis le jardin et écoute le voyage dont il te parle : le chemin, l’apprentissage. Prends le temps de regarder derrière nous aussi. Tout là-haut, la Voie lactée porte en elle la densité des possibilités. Tu n’as pas besoin de gâcher ta lumière pour briller plus fort. Toi aussi tu constitues le tissu étoilé. Tu sais à quel point ça compte pour nous. L’altérité, l’appartenance au groupe et pas l’individualité. Rappelle-toi. Tu n’es pas un phare vers lequel on doit se diriger. Tu risques d’attirer les mauvaises personnes, tu risques de me perdre contre les récifs qui se dressent entre nous. J’ai besoin que l’on navigue ensemble et pas que tu me guides au gré des vents. 

Tu n’as rien à me prouver, rien à me signaler. La légitimité est déjà là, derrière toi. Transmets-moi juste la lumière de cet héritage. Ton combat est juste, tu protèges nos valeurs, tu es la gardienne de ce que je fais avec le cœur. Tu dois me rappeler que c’est la mauvaise direction quand on touche à mes convictions, mais pas me perdre dans de vains combats qui ne me concernent pas.

Tu es la gardienne de mon énergie, celle qui toujours me conduit vers le jardin refuge. Tu sais garder l’entrée, mais tu ne dois apparaître que si quelqu’un essaye de la forcer. Le reste du temps, repose-toi. Moi je peux rester dans le jardin, passer du temps dans cet endroit qui m’appartient, cet endroit que j’entretiens. Cesse de m’appeler à tout bout de champ pour courir après un nouveau combat. J’ai assez à faire là-bas. 

N’oublie pas non plus que tu es la gardienne de mon temps. J’attends de toi que tu gères l’urgence comme devrait le faire un videur. Moi je plante les idées et je les laisse fructifier dans le jardin qui nous ressemble, toi tu me gardes de moi-même si je m’épuise à trop travailler ou si je me perds dans les chimères du ciel. 

Ma gardienne, ma lumière. Je m’engage à te rappeler plus souvent ce que j’attends de toi, pour que tu saches comment faire en sorte que tes rêves ne reflètent pas la mort des nôtres.